[RP] Nounoursh

La bataille fait rage depuis bientôt trois heures. Les Chevaliers, sous l’ordre du Seigneur Pikachu, résistent à l’invasion viking des sombres guerriers, poussés par l’envie du pouvoir et de l'expansion. Durant le combat, un chevalier en mauvaise posture laisse malheureusement tomber son épée. Je lui remets. Un autre perd ensuite ses cheveux. Pas de problème Je les lui remets aussi.

-A Table Liam ! Viens manger et range tes jouets avant !

Ma maman vient tout juste de m’appeler pour manger. Zut ! Voilà qu'elle ose m’humilier, moi, devant mes guerriers ! Je range donc mes playmobils dans la caisse à jouet, tout en laissant apparaitre mon mécontentement habituel. Vous savez, cette caisse à jouet possède une valeur sans nom à mes yeux. Elle contient des LEGOS, des playmobils, des cartes Pokémon et des billes, C'est un beau trésor ! Il faut dire que je suis fils unique et ces jouets me permettent de faire passer le temps. Mon papa et ma maman ne voulaient qu’un enfant, une fille si possible. A la place, ils m’ont eu. Pas de chance. Ceci dit, je suis un garçon brun, de quatre ans et demi, j‘ai les cheveux en épis, les yeux marrons, une bouche toujours ornée d‘un sourire en banane. On ne peut pas imaginer plus bel enfant que moi ! Ma maman me dit toujours que je suis le plus beau des Boutchous. J'ignore de quel pays viennent les Boutchous, mais ils ont intérêt à être mignon ! J'ai aussi, à l‘instar de mon papa, une petite brioche au niveau du ventre. Elle nous tient chaud, qu‘il dit. Je sais parler, compter jusqu’à huit et j’ai même perdu quelques dents. Cet exploit, signe de maturité, m'a permis l'immense honneur de recevoir pour l’occasion, l’argent tant convoité de la petite souris. Un euro ! Elle est bien gentille, mais ce n'est pas comme ça qu'elle va se financer, mon armée de playmobils.
Je rejoins donc ma famille pour aller manger. Le périple est bien là. Il me faut quitter la forteresse de jouet pour m’aventurer sur les Terres sauvages de la maison. Les toilettes, marécageuses, sont connues pour leur odeurs annonçant une mort certaine. Il ne faut surtout pas que je respire ce gaz toxique, je suis bien trop mignon pour mourir. Par précaution, je préfère m’équiper de mon épée ainsi que de mon bouclier «Power Ranger», qui est d'une qualité reconnue dans le milieu. Je m’habille également de ma cape royale, me servant de couettes, à ses heures perdues. C’est donc dans mon accoutrement de guerrier, que je m'empresse de chevaucher Ulysse, mon fidèle cheval en bois, pour rejoindre les plaines de la salle à manger. Arrivé là bas, les maîtres des lieux me traitent comme un enfant ! Ces deniers ne savaient manifestement pas à qui ils ont à faire. Cerise sur le gâteau, le festin du jour apparait comme une épreuve à lui tout seul : Épinard et poissons pannés. Et, comme un malheur n'arrive jamais seul, je me vois disgracié en voyant me demander d’enlever mon «accoutrement de guerrier d’appartement» Je m’indigne, mais mes parents ne prennent pas mon désarroi ainsi que ma stupeur au sérieux, et se permettent même le luxe de rire du noble prince que j'incarne.

*

Le repas commence et ne se finit que trois heures et demies plus tard pour ma part. Les épinards me donnent du fil à retordre et je crains bientôt de voir mes forces disparaître, ma vie s’éteindre, dans la plus grande solitude que la Terre ait porté ! Par miracle, Mon terre abrège mes souffrances et me dit, d’une voix que je vénère, puisque synonyme d'une très bonne nouvelle, que je peux laisser mon assiette. J’ai vaincu ! Je suis ressorti vivant, certes périlleusement mais néanmoins vivant, de ce calvaire. Je repars donc, après avoir mangé mon «flambi», met de qualité apprécié par l'être que je suis, sur mon fidèle destrier en chêne. Je retourne enfin dans mon royaume des jouets et reprends la guerre, une fois mes playmobils replacés. Finalement, les chevaliers gagnent. Ils ont néanmoins reçu l’aide du peuple LEGO, mais qu'importe : La sûreté du territoire est primordiale.
Peu de temps après cette fin de guerre rocambolesque, Seize heure sonne. C’est l’heure du goûter ! Je repars chevaucher les plaines sauvages pour prendre cette récompense dont seuls les plus grands guerriers aspirent à manger. Cette fois ci, l'encas est bien meilleur que l’affreux festin des épinards ce midi. C'est tout à fait normal : Il y a des Pépitos. J’aime les Pépitos. Surtout ceux avec le chocolat en forme d’étoile. Je les avale cependant, en vitesse, puis, une fois requinqué, je pars à la capture de l’animal légendaire qui hante le royaume, mon chat d’appartement, j’ai nommé Félix. Félix est un gros compagnon docile et sa masse impressionnante rend, à ma grande satisfaction, plus facile la tâche de la capture. Cette dernière m’occupe tout de même jusqu’à dix huit heures. Je pars ensuite regarder la télévision, meilleure amie de papa. J’aimerai bien emmener Félix avec moi mais papa trouve qu’il pue trop. Pourtant, cela ne le gène pas lorsqu'il oublie de se laver.

*

Une fois le repas du soir préparé, nous mangeons le reste du poisson de ce midi. Heureusement pour moi, Papa et Maman font preuve d’indulgence en ne me resservant pas de ce poison gluant et vert que représentent les épinards.
Après le repas, je dois aller me coucher. J’embrasse mes parents, leur souhaite une bonne nuit et m’exécute aussitôt.
Désormais dans mon lit, je joue quand même dix minutes avec mes peluches. Puis je repense à ma journée fabuleuse que je viens de vivre. Pas de doute, c’est vraiment bien, un jour de vacance, quand on a presque cinq ans.